Red Bull Storm Chase : la compétition extrême se pose en Ireland
Le lundi 11 mars 2019 par joddy maguet
0Cela fait trois ans qu’on les attendait, les vents violents venus de contrées lointaines, pour venir déchaîner les mers et faire gonfler les vagues. Sans ces conditions extrêmes, le Red Bull Storm Chase ne pourrait être lancé. Pas de lieu pré-défini, pas de date, pas de routine pour cet événement exceptionnel que seul les vents de Force 10 peuvent lancer. Il n’y a pas que les météorologues chevronnés qui chassent les tempêtes, il y aussi les rider de planches à voile…
A la dernière minute
Ils sont huit, huit à sauter dans un avion au tout dernier moment, non pour filer rejoindre des lagunes turquoises sous une chaleur moite, mais pour sauter droit dans la gueule d’un monstre. Trois habitués du Storm Chase : Leon Jamaer (Allemagne), Dany Bruch (Canaries), et l’actuel champion, le français Thomas Traversa sont rejoint par cinq autres compétiteurs, tous novices du Storm Chase. Se joignent au trio pour travailler leur sang-froid en situation extrême le local Adam Lewis, Robby Swift (Maui), Ricardo Campello (venezuela), Jaeger Stone (Australie), et Philip Köster, Red Bull Athlete.
Tous en stand-by, dans l’attente de l’appel qui leur révélera où éclatera la prochaine tempête, c’est à Magheroarty dans le comté de Donegal au Nord-Ouest de l’Irlande qu’ils posent leurs voiles début mars.
Le vent n’est pas le seul ennemi
Face aux mâchoires hautes de 10 mètres des vagues attendues la semaine suivante, chacun des huit riders se prépare à sacrifier une bonne partie de son équipement ayant précédemment lestés les avions de plusieurs dizaines de kilos. Dans des températures avoisinants les 5°, un vent ressenti à -4°, sous une neige moite, et dans un vent à 130 klm, la 3.7 m² fut adoptée par tous sauf Philip Köster, en 4.2. Résister au froid et à la grêle est la première épreuve de cette compétition. Ricardo Campello raconte ses douleurs à la sortie de son heat : « Il gèle… les premières minutes, j’avais tellement mal aux mains à cause du froid, et c’est de pire en pire !« .
Trois heats de 20 minutes attendent les huit riders, effectuant chaque passage en duo. Pas de face-to-face dans ce format, le but étant d‘obtenir le plus de points possibles. Et pour le moment, Köster prendrait de l’avance, mais Stone, Jamaer et Traversa n’ont pas dit leur dernier mot. En effet, une nouvelle dépression approche et la prochaine étape pourrait voir le jour mardi prochain.
La sécurité de l’extrême
Un panel d’experts et de juges seront présent tout au long de la compétition en Ireland pour répertorier, noter et récompenser les meilleurs figures, l’engagement et le style de chaque athlète. « On acquière tellement de puissance, on peut décoller très très haut. Tout devient possible. » explique Thomas Traversa, décidé à reconquérir son titre.*
« Dans un vent aussi fort, ça peut vite mal tourner. Une mauvaise réception, une vagues qui nous frappe dans un mauvais angle et c’est l’accident » raconte un des athlètes.
Pour les accompagner, 18 équipes de professionnels s’assurent de la sécurité des athlètes. A leur disposition : un hélicoptère en vol constant et six jetski. Chaque athlètes est également équipé d’un émetteur « search and rescue ». Cet important dispositif de sécurité permet aux riders de donner le meilleur d’eux, en ayant la certitude d’être prit en charge, quoi qu’il advienne.